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La frasorité (pour plaire aux deux sexes) sera le cri de ralliement de notre nouvelle société solidaire. Cette société sera libre. Nous n’y accéderons que par choix individuel. Nous n’obligerons personne à en faire partie, personne à nous y rejoindre. Nous choisirons seulement de nouvelles règles du jeu que nous expérimenterons entre citoyens consentants. Ces règles ne seront d’ailleurs pas forcément semblables de l’une de nos communautés à l’autre, afin que chacun dispose d’une aire de jeu qui convienne à ses aspirations propres.

Une proposition de règle du jeu concernant l’enrichissement personnel

Choisir librement de me limiter à un plafond de richesse personnelle : d’accord ! Mais comment fixer ce plafond ?

Par l’énoncé suivant : le débit maximum d’enrichissement personnel est le salaire minimum continu.

(Pour ceux que ça intéresse, je tire ça de mon roman Foelia, qui vient de sortir.)

Qu’est-ce que ça signifie ?

Projetons-nous dans l’utopie. Chacun a un compte « en banque » (mais la banque est publique) totalement transparent, cela signifie que tout citoyen peut en voir les mouvements. Oui, c’est un autre paradigme. On verra plus tard pourquoi la transparence est un garde-fou probablement incontournable de l’egoresponsabilité.

Chacun peut gagner autant d’argent qu’il le souhaite et cet argent atterrit sur son (unique) compte. Cependant ! Cependant… ce compte se scinde en deux parties. Il comporte d’une part l’argent disponible, et d’autre part l’argent « en attente ». Ce dernier ne sera rendu disponible qu’à un rythme plafonné. Et ce rythme, ou ce débit, est celui du salaire horaire minimum.

Exemple

Prenons un exemple concret : mettons que le salaire horaire minimum, pour tout travail accompli, soit de 10€. Aujourd’hui est un jour sympathique, car je viens de recevoir mes honoraires sur un gros contrat : 10 000€, paf ! Ces 10 000€ viennent donc s’ajouter sur mon compte (et tout le monde peut le voir), mais ils ne se sont pas disponibles immédiatement ! Le salaire horaire minimum étant de 10€, mon argent ne sera rendu disponible qu’au rythme de 240€/jour (puisqu’un jour compte 24 heures, pour ceux qui auraient du mal à suivre).

Outre ces deux qualités d’argent sur mon compte (disponible et « en attente »), celui-ci est plafonné irrémédiablement au montant qui correspond au débit d’enrichissement personnel maximum pour la durée de mon espérance de vie plus six ans.

J’ai 39 ans. Mon espérance de vie est de 81 ans. Il me reste donc théoriquement 42 années aux commandes de ce corps. Si j’y ajoute 6 ans, cela nous fait 48 ans, soit – prenons la calculette – environ 17 532 jours. Puisque le débit maximum est de 240€/jour, mon compte est donc plafonné dans tous les cas à 240 x 17 532, soit 4 207 680€. Si j’étais amené à gagner plus, ce serait reversé à ma communauté. Bon, je sais, ça parait un peu ardu, mais c’est au final très simple. 4M€, c’est beaucoup, bien sûr, mais bien loin des extravagants milliards de certains.

Selon ce procédé, nous pouvons calculer que la « tension d’enrichissement » est d’environ un pour six, c’est-à-dire que le plus riche ne peut être plus de six fois plus riche que le plus pauvre, pour autant que ce plus pauvre ait un travail à temps plein.

Mais ça veut dire qu’il n’y a pas de chômage, que tout le monde a du travail ?

Et les entreprises ? Elles aussi ont un compte plafonné ? Ca ne peut pas marcher !

Et puis tu parles encore d’argent ! Ne peut-on imaginer un monde sans argent ?

Ces questions vous taraudent, n’est-ce pas ? Ne manquez pas les articles qui vont suivre ! Ou procurez-vous sans tarder Foelia… hehe. (« Pour un monde sans pub » qu’il disait!)