J’ai déjà esquissé le concept de merveille dans d’autres articles et l’ai maintes fois soumis à la sagacité « d’amis dans le bien », comme le dit si bien un philosophe que j’apprécie particulièrement. Je vous propose aujourd’hui d’approcher le concret en décrivant, dans les grandes lignes, comment nous pourrions commencer à expérimenter ce système au niveau local, et plus précisément communal.
Cette idée n’est pas de moi, mais plutôt de nos amis d’en-haut, comme j’aime affectueusement désigner l’inspiration qui nous vient d’ailleurs… et qui s’adresse à nous par mille canaux différents, pour autant que nous ayons travaillé à les ouvrir en nous.
Chaque commune pourrait se doter d’une merveille. Qu’est-ce qu’une merveille ? Une oeuvre collective qui n’appartient à personne en particulier et bénéficie à tous. Cette merveille peut être matérielle et immatérielle à la fois. Elle peut être rentable pour la commune.
Un exemple parmi d’autres, dans lequel vous pourrez vous plonger en lisant Foelia :
Il peut s’agir de la construction d’un écoquartier ou d’un village, au sein de la commune. Un grand terrain doit être mis à disposition, soit acheté par la commune, soit par des investisseurs du nouveau monde. Quiconque, habitant la commune, peut s’inscrire pour participer au chantier. Il s’agit de construire ce quartier, ces bâtiments, ces rues, ces espaces mis à disposition. Les conceptualiser fait déjà partie du travail et la conceptualisation est ouverte à qui veut y participer. Ce projet ne sera jamais figé, mais évoluera au fil du temps, de l’expérience vécue et des nouvelles inspirations.
Ce quartier, ou même ce village, sort de la propriété privée. Tous les immeubles qui s’y trouvent appartiennent à la collectivité, gérée par la commune. Les habitants louent leur maison à la collectivité à un prix fixé par celle-ci. Les investisseurs de la première heure récupèrent leurs billes sur les locations, jusqu’au remboursement de leur apport, avec un éventuel surplus en remerciement.
Ce chantier s’organise en petites équipes, selon le travail à effectuer. Ces équipes, totalement flexibles, peuvent se former à la journée autour d’un habitant qui aura pris la responsabilité d’une partie de projet, d’après ses domaines d’expertise. Ceux qui participent à ce grand projet, au sein de ces équipes flexibles, engrangent non seulement des expériences dans un domaine qui, éventuellement, les intéresse, mais aussi des interactions sociales, ainsi que le plaisir de contribuer à l’embellissement de leur commune.
Ce travail est rémunéré au salaire minimum, ce qui a pour conséquence probable le fait d’étalonner le salaire minimum. En effet, si je gagne moins dans le boulot que je fais, je préfèrerai aller travailler sur la merveille… à moins que je choisisse une activité qui me rapporte moins mais me plait plus. Ce salaire est versé par la commune, en tout ou en partie en monnaie locale. La collectivité locale récupère ainsi son droit à frapper monnaie. La quantité de monnaie locale en circulation correspond dès lors à la valeur réelle de « l’attention humaine » dont la commune a bénéficié.
Ce faisant, il n’y a ni chômage ni allocations de chômage, ni de contrôle d’un droit aux allocations, puisqu’il y a du travail à l’infini : quand il ne s’agit pas de la maintenance de la commune, l’énergie disponible est orientée vers la merveille. Les communes se lançant dans l’aventure peuvent être qualifiées de « communes merveilleuses » et seront des éclaireuses pour les autres.
Voici brossé dans les grandes lignes cette possibilité. Il est évident que mille questions se posent et que mille solutions devront être inventées pour avancer dans ce sens. Mais c’est possible ! Il existe déjà des communautés vivant sur des principes similaires.
Ceci aussi mérite dialogue. Comme dans mon article précédent, je vous invite, si cette idée résonne en vous et vous emballe, à la rencontre et au dialogue. Merci de ne pas chercher à débattre avec moi. Le débat nous pousse à dépenser de l’énergie pour avoir raison et prouver à l’autre qu’il a tort. Je vous encourage par contre au dialogue, qui permet de partager son point de vue sans avoir besoin de le défendre, afin d’élargir joyeusement l’angle de vue de chaque ami cocréateur que nous rencontrons. Le dialogue nous offre l’opportunité de quitter la violence, de créer la paix et le respect, d’élargir nos horizons et de décoller nos oeillères respectives !
Sur ce, belle journée sur Terre !
(Image : Venus Project de Jacque Fresco, à découvrir si vous ne connaissez pas !)
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