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Non, il n’y a pas les pro-masques et les anti-masques, les pro-science et les anti-science, les pro-vaccins et les anti-vaccins. Ne stationnons plus sur ce regard binaire qui fait de l’autre un opposant. Juste sous la superficie des opinions et des positions prises, il y a une réalité humaine bien plus touchante, que nous partageons tous : la peur. Nous avons peur, et c’est la plupart du temps depuis cette émotion que nous prenons positions, même si nous (nous) illusionnons en brandissant des arguments extérieurs, alors que seule notre intériorité « traumatique » nous motive.

Dans le cas de l’obligation du port du masque, par exemple, il y a seulement ceux qui ont un peu plus peur de la privation de liberté que de la maladie, et d’autres qui ont un peu plus peur de la maladie que de la restriction de leur liberté. Nous sommes en réalité tous semblables en un point : nous avons peur, et cela est respectable dans tous les cas.

Nos personnalités se construisent sur nos peurs les plus profondes, qui sont le moteur de la plupart de nos motivations, ainsi que le biais principal de notre réception des informations. Pour le dire autrement, nous cherchons toujours les informations qui confirment notre crainte principale. Et ce qui rend notre humanité si diversifiée, c’est qu’il y a probablement autant de nuances de peur, et donc de souffrance, que d’êtres humains sur cette Terre.

Pourquoi est-il si primordial de se rendre compte de cette réalité immédiatement ? Parce que l’illusion des opinions construites sur les peurs non reconnues nous poussent tout droit vers la guerre, la révolte, les réactions « contre les autres ».

La crise que nous traversons nous invite très clairement à atteindre cette nouvelle maturité, collectivement. C’en est pour moi l’enjeu principal, parce que cette seule posture unifiée rend l’action des mensonges obsolète. C’est assez évident, mais il faut parfois un peu s’imprégner de cette réalité pour en prendre pleinement conscience.

En ce moment, nous pouvons observer, très clairement, cette invitation au clivage, à la séparation, à l’opposition. Elle est alimentée par nos médias, certes, mais elle trouve avant tout écho dans notre propre besoin d’exister dans ces énergies du « contre ». Est-ce conscient et volontaire de la part de « certains » d’actionner ces mécanismes psychologiques, afin de nous liguer les uns contre les autres dans une guerre idiote ? Je n’en sais rien et peu m’importe, à vrai dire. Il ne sera de toute manière pas plus constructif, si vous me suivez bien, de trouver les responsables de cet état de faits si c’est pour les détester. Cela ne ferait que nous donner l’occasion de nous déresponsabiliser une fois de plus, en laissant tourner ce moteur que je pointe du doigt : celui de l’accusation, celui de la guerre fratricide du « contre ».

Ce qui est sûr, c’est qu’on se sépare de plus en plus en deux camps. Allons-nous tomber, encore une fois, dans ce panneau vieux comme le monde ? Ou aurons-nous cette fois le courage de dire STOP à cette propagation de la division, qui profitera toujours au petit nombre et n’ira jamais dans le sens de l’unité, à laquelle nous aspirons pourtant probablement tous ?

C’est le grand rendez-vous actuel, dans l’histoire de la conscience de notre espèce. C’est en tout cas celui que j’ai pris. C’est pourquoi la plupart de mes interventions écrites ne vont que dans ce sens. Ce ne sera ni la première ni la dernière fois.

Tant que nous ne toucherons pas, ensemble, cette maturité qui, seule, peut nous permettre d’enfin construire la paix dans ce monde, soyons là, de toutes nos forces et par tous moyens, pour l’aider à éclore.

Les pro- et les anti- appartiennent à la préhistoire de notre humanité. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec une nouvelle histoire : celle de la paix.