La politique ne change ni les choses, ni les êtres. Le changement est toujours issu de l’évolution de notre conscience humaine globale, fruit de tous les petits changements qu’on opère en soi, individuellement.
Croire qu’on fait changer les choses par la politique est un leurre. La politique vient, toujours et seulement, confirmer les changements déjà accomplis par notre conscience collective, en bout de parcours.
Gérer la cité ensemble aujourd’hui ne nécessite ni vision ni programme, mais un coeur qui s’est rendu capable de s’extraire de l’illusion dualiste, une oreille capable d’écouter les propositions de chacun et une langue qui apprend ce que signifie « dialoguer ».
Que connaissons-nous si bien, et depuis si longtemps ? Mais c’est simple : il y a les bienveillants, les clairvoyants, les méritants – dont on fait assurément partie – et les autres, qui feraient mieux de comprendre où est la vérité, le droit chemin, l’évidence – la nôtre bien sûr – avant de tous nous mener au casse-pipe. Il vaut mieux les combattre avant qu’ils ne prennent toute la place ! « Battons-nous pour notre futur, pour la planète, pour le climat ! Contre l’extrême droite, le fascisme, le simplisme, le complotisme, le terrorisme ! » Et se battre, ça on sait faire ! S’opposer, attaquer, dire du mal, discréditer. Pas forcément besoin d’en venir aux mains. Aujourd’hui, nous sommes au-dessus de ça. Ce n’est plus le Moyen Âge ! À vérifier. Les mots suffisent, en tout cas, pour prolonger, plus insidieusement, la bataille millénaire des uns contre les autres.
Aujourd’hui, il convient de développer un bon mental, pour pouvoir décocher de bons arguments, idéalement « prouvés scientifiquement » et faire avancer les choses dans le bon sens – le nôtre, il va sans dire.
Peut-on avancer dans le bon sens quand les besoins et propositions de chacun ne sont pas écoutés ? Peut-on avancer dans le bon sens quand on perpétue un état d’esprit de croisade ou d’inquisiteur contre des ennemis désignés ?
Voilà pourquoi j’aspire à une politique sans partis. Les partis confirment les parties, le morcèlement de l’écoute des besoins et des élans de chacun. N’est-il pas temps de quitter le bac-à-sable des egos qui jouent à la guerre jusque dans les hémicycles ?
Je crois qu’aujourd’hui, plus que jamais, nous avons les outils, mais aussi des femmes et des hommes nouveaux, pour tenter tout autre chose : la paix, tout simplement. Simplement dit, mais difficile à réaliser, parce que nous sommes, pour la plupart, novices en la matière. Savons-nous faire la paix en nous-mêmes ? Avons-nous consolé nos blessures d’enfance, nos besoins de reconnaissance, avant de nous « lancer en politique » pour les compenser ?
On nous propose de voter pour élire nos représentants. C’est encore comme ça que ça se passe. C’est la loi. C’est un droit et même un devoir légal. Soit. À défaut de changer le monde, les élections ont l’avantage de nous montrer l’état de notre conscience collective. Mais alors, pour qui allez-vous voter ? Pour des hommes et des femmes qui vont défendre les intérêts d’une partie d’entre nous, au détriment des autres ? Ou pour des femmes et des hommes qui se présentent avec simplicité au service de l’ensemble de l’humanité ?
C’est pour moi le point crucial. Il y a bien sûr à porter son attention sur le fait d’élire des êtres intègres et cohérents, mais je vous demande d’apprendre à distinguer avec précision leur posture : guerrière ou pacificatrice ? Ouvrons nos yeux sur ce critère, avant tous les autres. Laisserons-nous une fois encore la barre du navire à des êtres belliqueux, ou enfin à des êtres nouveaux qui incarnent, ou du moins tentent, la paix ? J’ai bien écrit « des êtres nouveaux », oui ! Parce qu’incarner la paix en politique est totalement nouveau et révolutionnaire. Chercher coute que coute à s’extraire du débat des arguments pour entrer en dialogue de coeur, c’est révolutionnaire… même si ça fait 2000 ans qu’on en parle.
Le politicien du futur n’est pas un décideur, mais un médiateur, un coordinateur des énergies créatives qui naissent dans le coeur des individus, un encourageur de tous les élans constructifs portés par les citoyens. C’est à lui que revient la charge de créer et de protéger l’espace de dialogue dans lequel les idées contradictoires se rencontrent au lieu de s’affronter.
Chacun de nous porte l’avenir, à travers l’enthousiasme qui l’habite. L’ensemble de ces enthousiasmes est notre futur et le futur de la vie sur notre planète. C’est cela qu’il faut pouvoir écouter, faciliter et coordonner, quand on souhaite se mettre au service du bien commun. C’est cela que devrait être le service politique.
Alors votons, le temps de trouver un meilleur système, mais, s’il vous plait, votons pour des représentants de la paix !
J’apprécie beaucoup ta vision Jonathan. Ce qui me fait plaisir c’est que plusieurs personnes au sein d’écolo soit en sont bien conscients , soit s’en approchent fortement.
Que nous sommes là pour rechercher “la paix”, et oeuvrer pour le bien de l’ensemble.