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J’aimerais aujourd’hui que nous portions notre attention sur ce qui est en train de se produire, l’air de rien, dans notre gestion collective de la crise du coronavirus en Belgique. Sans parti pris, regardons venir la réalité à notre rencontre. Observons, tout simplement.

Nous sommes en train de nous scinder en deux groupes bien distincts : ceux qui sont pour le port du masque, la distanciation physique et toutes les mesures sanitaires proposées, et ceux qui sont contre, quelles qu’en soient leurs raisons. Il y a clairement une tension interne en chacun qui se décline à première vue entre deux pôles : liberté et sécurité. La tension grandissant, nous serons tôt ou tard amenés, si ce n’est déjà le cas, à opter pour l’un des deux camps. Les pro-liberté agacent les pro-sécurité en ne jouant pas le jeu proposé (en fait dès à présent imposé) par nos représentants ou ceux qui les dirigent ; les pro-sécurité font figure d’oppresseurs pour les autres. A moins que… existerait-il une « troisième » voie ?

Tout en comprenant les deux points de vues, ce qui me chagrine, c’est le manque de bienveillance mutuelle qui ne cesse de croitre entre les deux factions, parfois au sein d’un même foyer. Il a pour cause essentielle, à mes yeux, la peur que relayent si adroitement nos médias à longueur de journée. Cette dynamique de peur et d’accusation des uns envers les autres, est le terreau de tout fascisme naissant. N’en soyons pas dupes.

Notre gouvernement a rompu avec la démocratie le jour où il a commencé à punir les « contrevenants ». En fait, cela a commencé le jour où les policiers ont été obligés – faisant souvent fi de leur propre conscience – de verbaliser les vilains « désobéissants ».

Il y a aussi cette omerta qui semble s’être imposée sur tous les médias officiels. N’êtes-vous pas intrigués par le fait que toutes les informations données vont dans le sens de ce qui est décidé par le gouvernement ? Il n’y a même plus de contre-pouvoir dans l’information. Tous les points de vue divergents semblent écartés. Le journalisme libre ne consiste-t-il pas à relayer tous les points de vue en présence ? Peut-on parler de journalisme quand il n’y a qu’un point de vue qui prend toute la place ? Serait-ce devenu honteux ou douteux de présenter des contre-arguments ? Convenons-en, et qu’on s’en indigne : cela s’appelle de la propagande. Sera-t-il bientôt interdit de le faire remarquer ? Je m’en inquiète et fais le constat que nos dirigeants nous ont d’ores et déjà emmenés sur la pente glissante de l’autoritarisme… et, visiblement, nous l’acceptons !

Réveillons-nous ! Luttons pour que la démocratie se développe toujours plus. Ne laissons pas les droits et prises de conscience durement acquis par l’histoire faire marche-arrière. Quittons le monde de la peur qui fait les choux gras de ceux qui en tirent profit : les très riches bien sûr. Ne nous laissons pas illusionner par la division à laquelle ils nous invitent à croire, à travers les médias dont ils tirent les ficelles – il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.

Nous sommes un grand corps qui se nomme l’humanité. Défendons la bienveillance pour chacune de nos cellules. C’est là la troisième voie. Je dis bien chacune : ces « très riches » ne sont pas à détester ! Ils sont le fruit de notre inconscience collective et des responsabilités que nous n’avons pas encore prises, rien de plus.

Une simple question qui peut vous aider à vous situer :

Pensez-vous que tout le monde devrait faire comme vous – pour le « bien » évidemment – quitte à imposer ? Vous faites alors partie des « obligationistes ». Ne voyez-vous pas à quel point cette immaturité fait croitre la brutalité, la violence, l’opposition ? Analysez sans concession les conséquences d’un tel point de vue : vous entretenez la guerre entre deux camps, comme depuis l’aube de l’humanité que nous connaissons, alors qu’il devient de plus en plus facile de cultiver la paix aujourd’hui, parce que notre conscience semble s’ouvrir plus que jamais, et que des outils émergent de toutes parts afin de nous y aider.

Je pressens que nous ne sommes qu’au début de ce dilemme, qui renvoie chacun à lui-même, face à sa maturité propre quant au sentiment de fraternité, d’unité, ou simplement quant à sa volonté d’aimer. L’actualité que nous vivons est un terreau formidable pour cette prise de conscience historique. Luttons pour préserver un monde libre, et cultivons en même temps la solidarité et la bienveillance, peut-être même la compassion. Trouvons, chacun, la petite voie dérobée qui mène à la maturité suivante, celle qui nous permet, non pas seulement le respect, mais aussi l’écoute profonde de chaque sensibilité en présence. Chacune est porteuse et garante d’une couleur qui enrichit la palette de notre tableau collectif. De plus, vous pouvez chercher aussi loin que vous voulez dans la cascade de conséquences de la compassion : cela ne mène qu’à la paix. Il n’y a aucun risque à vouloir s’y rendre ensemble.

Je réclame la bienveillance pour tous et le retour à la coconstruction démocratique.