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Restons dans la logique pure et le bon sens. Il n’y a rien à croire, mais seulement à observer, sans jugement ni compromis.

Dans le fatras des informations qui circulent librement sur nos réseaux, il est de plus en plus difficile de passer à côté des théories dites « conspirationnistes » ou « complotistes ». Elles peuvent prendre de multiples formes, mais certaines d’entre elles semblent relayées plus que d’autres. Je tente, en guise d’entrée, ma petite synthèse personnelle, basée sur ce que j’ai vu le plus souvent défiler sous mes yeux :

Nos états et nos élus ne sont pas nos véritables décideurs. Ils sont les marionnettes d’un gouvernement occulte mondial, constitué d’une poignée de richissimes familles ayant la main mise sur les lobbys de la haute finance, les banques centrales, l’industrie pharmaceutique, etc. Ce groupe occulte suivrait, depuis de nombreuses décennies déjà, un agenda caché, dans le but de rendre « les masses » (c’est-à-dire nous) toujours plus dociles, manipulables, taillables et corvéables à merci. Le SARS-CoV2, ainsi que le déploiement mondial de la 5G, le confinement, le futur vaccin qui contiendrait du matériel nanoscopique capable de nous tracer partout, et d’autres choses encore, participeraient tranquillement à l’exécution de cet agenda, nous privant peu à peu de notre liberté. Soit !

Démarrons avec un constat très simple : nous n’avons pas les moyens de vérifier ces affirmations/divagations (selon l’opinion de chacun). Tout bon sens gardé, il est dès lors tout aussi ridicule d’y croire que de ne pas y croire, de se rallier à un camp particulier ou, pire, de dépenser son énergie à le défendre. Nous n’en savons rien, admettons-le simplement. Nous n’avons pas de meilleure raison de croire ceux qui nous donnent des preuves de cette conspiration, que ceux qui en donnent des contre-preuves. Et à vrai dire… ON S’EN FOUT !

Ce qui est digne d’intérêt, cependant, c’est la mise en lumière d’un phénomène psychologique que nous pouvons distinguer de mieux en mieux grâce aux évènements actuels : l’étrange refus catégorique de certaines personnes de seulement entendre certaines hypothèses. On pourrait croire qu’il y a en chacun de nous une mécanique vitale qui nous conditionnerait à défendre notre vision du monde « dans un seul sens » à tout prix, comme si notre vie en dépendait. Ne sommes-nous pas capables de dépenser une énergie colossale pour défendre notre vision contre toute intrusion ? Ne sommes-nous pas capables de renier jusqu’à nos plus hauts idéaux de sincérité et de tolérance pour déclarer automatiquement la guerre à tous ceux qui remettraient en question cette étrange construction personnelle ?

Il semblerait que nous soyons tellement identifiés à nos croyances, que nous nous voyons contraints de louer constamment les services d’un curieux gardien du seuil de notre psyché, afin d’éviter… Quoi, d’ailleurs ? La folie, si nous nous laissions contaminer par certaines idées ? Observons cela ensemble ! Le bon sens voudrait que nous soyons simplement indifférents aux hypothèses saugrenues. D’où vient alors notre besoin de lutter contre, ou d’attaquer leurs partisans ? Lutter contre leurs implications matérielles, inacceptables par rapport à nos valeurs, bien sûr… Mais quelle part de nous-mêmes lutte contre la simple énonciation d’une idée, d’une hypothèse, d’une possibilité ?

Quel étrange mécanisme ! Il devrait faire l’objet de toute notre curiosité.

C’est en tout cas de cette manière que je le regarde. J’ai choisi de me servir des théories complotistes comme mesure simple de ma faculté d’ouverture. Suis-je capable d’admettre que « tout est possible » ou y a-t-il encore des zones de ma psyché qui se braquent face à certaines affirmations ? Suis-je capable de conserver mon bon sens en toute situation, de garder un recul raisonnable sur ce qui n’est pas de l’ordre de mon expérience ?

Nous pouvons donc nous servir du déluge d’informations, sous lequel nous sommes de plus en plus ensevelis, comme d’un allié à la connaissance de soi, simple et tranchant.

Je vous mets au défi d’écouter toutes ces théories du complot avec une oreille neutre, c’est-à-dire sans jugement a priori. Vous ne savez pas si c’est vrai ou faux, vous ne le saurez jamais, ou pas de si tôt, et n’avez en réalité même pas besoin de le savoir. La question n’est pas là. Etes-vous par contre capables d’entendre toute opinion, tout argument, dans les deux sens, toute thèse ou hypothèse, sans vous sentir obligés de prendre parti ?

Si nous sommes incapables de nous exercer en ce sens, nos choix de vie sont-ils de vrais choix libres ? Ne restons-nous pas bien souvent les esclaves de notre incapacité d’ouverture à tous les possibles ?

Si vous avez pu surfer avec moi jusqu’ici sur mon propos principal, vous aurez bien compris que cet article ne s’inscrit pas dans un camp partisan, pour ou contre telle ou telle théorie. Je ne veux plus faire partie de ce monde de partisans-opposants. Je fais tout pour m’en dégager. Je m’y exerce. Il s’agit plutôt d’un plaidoyer pour la pensée libérée, que je vous souhaite à tous de découvrir et de mettre dans vos vies, tant l’air y est nettement plus respirable.

Et si, au bout du compte, certains aspects de ces informations étonnantes qui nous parviennent semblaient soudain prendre forme dans notre réalité, n’aurions-nous pas eu tout à gagner à aiguiser notre vigilance ?